Aboubakar Bouaouda, un nom dont on entend
de plus en plus parler. En effet, le jeune et talentueux surfeur de Dar Bouazza
âgé de 19 ans est en train de confirmer tous les espoirs qui ont été placés en
lui en réalisant de très bons résultats en compétition lors de ces 3 derniers
mois. Gonflé à bloc, le jeune surfeur marocain sait que la route est encore
longue tout en affichant un optimisme sans faille mais aussi une énorme
reconnaissance envers toutes les personnes qui l'entourent et se battent pour
l'aider à donner le meilleur de lui-même.
Désireux d'en savoir plus sur l'état de forme resplendissant qu'affiche notre
jeune champion, Surf Report a interrogé Boubker qui s'est livré avec sourire et
sympathie à notre jeu des questions /réponses.
OSRM : Salut Boubker, on voit que tu enchaînes les bonnes performances avec une finale au Sénégal et un quart de
final à Zarautz, qu'est ce qui a changé dans ta préparation ? Peut-on parler
d'un Boubker nouveau ?
Aboubakar : Bonjour, ce sont
effectivement des performances satisfaisantes mais ça n'est que le début et
rien n'est fait, le niveau européen est très élevé et cela va être très dur.
Cette année j'ai eu la chance de faire la rencontre de Christophe Mulquin qui
m'a donné le cadre dont j'avais besoin. Je me suis dit que cette année était
une chance pour moi, un déclic pour me lancer avec plus de force. Aujourd'hui,
je me concentre beaucoup sur les compétitions, je me donne à fond, je me
prépare, je m'entraîne, je mange bien, etc.
Il n'y a pas d'ancien ou de nouveau Boubker... J'ai toujours eu conscience de la
route à suivre, j'ai eu la chance d'avoir de bons conseils depuis mes débuts, la
différence c'est que maintenant il y a un groupe de personnes qui croient en
moi, m'assistent et m'éclairent sur comment parvenir à mes objectifs.
Je souhaite toujours autant représenter le surf marocain en Europe à
l'image de Ramzi notamment, qui s'illustre sur le circuit en Europe. Pour cela,
je me prépare sérieusement pour accéder au haut niveau
Effectivement, je sens une évolution. Avant, je surfais par plaisir, mais, j'ai pris conscience que pour arriver aux
résultats dont je rêve, mon rythme de
vie devait changer. Je fais donc attention
à moi, je suis suivi aussi par un kiné, un coach mental, etc. J'ai réalisé beaucoup
de choses et ça m'aide pour évoluer et progresser.
Quels sont les personnes qui sont à l'origine de ce changement, que
t'apportent-elles exactement ?
Il y a toute une équipe autour de moi : Christine est mon manager, elle
s'occupe de coordonner toute l'équipe, des dossiers administratifs, du
calendrier, des passeports, des inscriptions, des budgets... Elle est en lien
direct avec Christophe Mulquin, qui est mon coach technique et qui habite
à la Réunion. Avec lui, on travaille par vidéo, on fait des debriefs en live,
il me corrige techniquement et il est présent pendant les compets. Avant et
après chaque série on discute, il analyse les séries par vidéo, on échange. Il
me donne des thématiques d'entrainement, des routines. Ensuite, il y a Redad
pour la préparation physique, Redad et Christophe parlent ensemble pour le
training spécifique et la préparation physique générale. Il y a aussi
Françoise, la kiné spécialisée dans le sport de haut niveau, Yasmine ma
nutritionniste qui m'accompagne pour l'alimentation et les pesées, Emma pour
les séances de yoga (yoga doux, pilates, yoga dynamique), et Soraya pour tous
les contenus éditoriaux. Christophe oriente tout le projet avec Christine, et
moi je surfe...
Beaucoup de champions marocains souffrent du manque de sponsors pour avoir
une bonne préparation et pouvoir faire des compétitions à l'étranger, est ce
ton cas, en quoi cela t'affecte-t-il ?
J'ai la chance d'avoir mes sponsors marocains depuis plusieurs années : Rip
Curl Maroc, Cabianca & Agote Maroc, Concept PLV, je leur dois beaucoup et
je suis très fier d'être rider pour ces marques. Il y a aussi bien sûr le
soutien de la Fédération Royale Marocaine de Surf que je remercie du fond du
cœur. J'ai 2 nouveaux sponsors cette année : Surf Report Maroc et la Table Ronde
Marocaine, qui ont déjà fait beaucoup de choses pour moi. J'ai également
d'autres propositions, mais ce n'est pas signé encore, Christine et Christophe
gèrent cela... Mon rôle est de surfer le mieux possible et d'honorer la confiance
des marques qui m'ont choisi.
C'est vrai que la situation au Maroc n'est pas très facile, et que les
compétitions et les préparations coûtent très cher, mais, je me suis dit qu'il
fallait d'abord montrer ce que je peux faire, ce que je suis capable
d'accomplir. Je suis convaincu que si tu
veux arriver à quelque chose, tu peux y arriver, avec la motivation et la
volonté de Dieu.
On te voit de plus en plus présent sur les réseaux sociaux et beaucoup plus
disponible, d'où vient ce changement d'attitude ?
Cela fait partie aujourd'hui des outils de communication, cela permet
d'avoir plus de visibilité, de montrer ses performances, de créer un lien avec
les gens et de valoriser également les gens qui me soutiennent. Cela fait partie de la vie d'un sportif
aujourd'hui. Je suis aujourd'hui plus présent, car j'ai les moyens de faire et
de montrer des choses intéressantes.
Tu es sur une bonne lancée, quelles sont les prochaines compétitions à
venir et comment tu comptes les préparer ?
Je vais enchaîner 3 compétitions au mois d'août, en Angleterre, à Lacanau
puis Anglet. Les derniers résultats me donnent confiance mais rien n'est acquis...
Je peux perdre au premier tour à la prochaine compétition ! J'en suis
conscient, alors je travaille et je respecte le programme établi avec toute
l'équipe. Je m'entraîne, je me prépare à fond, et même si c'est Ramadan, je
m'entraîne le soir, pour pouvoir mieux récupérer.
Ça te fait quoi de voir ce mouvement de solidarité autour de toi avec l'organisation
d'une soirée le 26 avril, comment as-tu vécu ce moment ?
Cette soirée m'a fait chaud au cœur, parce que j'ai vu beaucoup de monde
qui s'est mobilisé pour mon programme de compétitions cette année, et
évidemment je n'ai pas envie de les décevoir. Cela me met une pression, mais je
travaille pour que ce soit une pression positive, et ça contribue à prendre
tout ça avec beaucoup de sérieux. J'ai envie de leur faire plaisir et de les
voir fiers de moi. Ce sont tous ces gens qui m'ont donné la force et la
motivation.
Un dernier mot pour tous tes fans
C'est vous qui me donnez de la force, de l'envie, que je gagne ou perde il
y a toujours des mots gentils, ça donne du courage, je vous dis merci et merci !
A chaque fois que je reçois un message ou un encouragement, cela me fait plus
croire en moi, ça renforce ma confiance, ça me motive à aller encore plus loin.
J'aimerais aussi leur dire que la
détermination est la clé, que pour atteindre ses objectifs il faut être patient
et travailler sans arrêt.
Crédit Article : Youssef Zerrad