La période de confinement était l'occasion idéale de se replonger dans la filmographie des surfeurs internationaux, et c'est toujours le cas. Trop souvent tombées dans l'oubli, certaines de leurs réalisations méritent d'être découvertes, regardées encore et encore, malgré le temps qui passe.
"J'adore la tournure qu'a prise sa carrière. Il a créé son chemin, il n'a pas été un suiveur. Malgré son énorme talent en compétition, qu'il n'a peut-être pas exploité, il a su devenir lui-même". Ces paroles, c'est l'ancien professionnel reconverti en coach Didier Piter qui les a prononcées dans le 17e épisode d'Impact Zone Surf Podcast. Avec le léger sentiment de frustration de ne pas avoir vu un des espoirs qu'il couvait s'exprimer avec un lycra sur le dos, certes. Mais avec beaucoup de respect et de fierté, surtout.
Originaire de Saint-Martin, une île située entre l'océan Atlantique et la mer des Caraïbes, William a rapidement fait une croix sur les contests pour exprimer sa créativité et ses talents à travers les voyages et l'image. Celui qui a quitté son île natale pour la métropole car il sentait qu'il stagnait, excelle sur tous les terrains et avec tout types de planches. Ce sont ces compétences techniques et son côté photogénique qui lui ouvriront les portes du monde, à travers une exposition sans précédent dans les magazines et des clips de qualité.
Au fil des années, le Saint-Martinois désormais installé à Hossegor (Landes) a posé son nom sur bon nombre de réalisations. En voici une liste non exhaustive.
"Catch Fish 2" - Lanzarote et Polynésie française - 2020
À chacune de ses nouvelles réalisations, on se pose la question. Un an après le premier opus de "Catch Fish", où il traçait des courbes à Desert Point (Indonésie) muni de son twin fin, William Aliotti remet ça. Car celui que l'on voyait casser les codes du finless sur la mythique gauche de Teahupo'o le mois dernier avait plus d'un tour dans son sac.
Comme pour son modèle démuni de dérives, le surfeur originaire de Saint-Martin, dans les Antilles françaises, a souhaité voir jusqu'où il pouvait emmener sa 5'3'' shapée par Ryan Lovelace. "Pousser les limites dans des jolis tubes et des sections à air", souligne-t-il. C'est chose faite avec "Catch Fish 2", tourné entre Lanzarote et la Polynésie française. Deux terrains de jeu bien distincts pour un même constat : William Aliotti et sa planche initialement destinée pour les petites vagues n'ont pas fini de faire parler d'eux.
Réalisation : Manuel Claudeville-Morell
"Radiance" - Polynésie française - 2019
Il l'avait annoncé et il a tenu parole. C'était dans une interview parue sur notre site le 29 octobre 2019. À la question "Y a-t-il un endroit où tu souhaiterais emmener cette planche ?", William Aliotti répondait : "Le but c'est de l'emmener dans des vraies vagues, pour voir comment elle réagit." Apparemment bien si l'on en croit ''Radiance'' , son dernier carnet de voyage.
Après l'avoir essayé dans les Landes puis aux Îles Canaries, William songeait à repousser les limites de son Rabbit Foot - cette planche singulière, shapée de manière asymétrique et dépourvue de dérives, façonnée par le shaper californien Ryan Lovelace et conçue spécialement pour le goofy-footer de Saint-Martin. "Dans des vraies vagues", donc. Comprenez dans des ondes creuses et ultra-puissantes. Et quoi de mieux que la mythique gauche de Teahupo'o pour casser les codes du finless ?
Réalisation : Manuel Claudeville-Morell
"Willy & Vicky" - Californie (États-Unis) - (2020)
C'est un édit hors du commun qui change des films de surf que l'on voit tous les jours. Et il faut avouer que la présence d'un dinosaure fumeur de weed y est pour beaucoup. "Willy et Vicky", c'est le dernier concept barré de William Aliotti. Une histoire de surf et d'amitié entre Vicky, un dinosaure déjanté et le surfeur originaire de Saint-Martin. Mêlant surf et dessin animé, le premier épisode de cette nouvelle série nous fait revivre le trip californien du surfeur de chez Volcom. On peut dire que le gros swell était au rendez-vous du côté de Pleasure Point.
Réalisation : Manuel Claudeville-Morell
Cat Fish - Desert Point (Indonésie) - (2019)
Reprenons depuis le départ. Ryan Lovelace, un shaper qui, longtemps ennuyé par les conceptions communes de planches tout comme par la manière normalisée de les surfer, a conçu un twin pourWilliam Aliotti. Initialement destiné pour les petites vagues, le surfeur originaire de Saint-Martin, dans les Antilles françaises a voulu voir jusqu'où il pouvait pousser les propriétés de la planche. Résultat : une prise de vitesse sans pareille, des courbes tracées de haut en bas avec fluidité, et capacité sans équivoque à loger la board aux deux ailerons dans les cavernes indonésiennes. Pari réussi.
Réalisation : Manuel Claudeville-Morell
Winter is Coming - Landes - (2019)
Cette filmographie manquait d'un édit dans les Landes ? "Winter is Coming" sauve la mise. Un edit spécial hiver, tourné en février 2018 qui dévoile tout le potentiel du surfeur de Saint-Martin dans les barriques landaises. En témoigne sa victoire lors du dernier Royal Barrique.
Réalisation : Manuel Claudeville-Morell
New Religion - Aux quatre coins du globe - (2019)
Tahiti, Canaries, Indonésie, France, Barbade, Irlande... Tout y est ! Dans "New Religion", William revient sur un an de voyage aux quatre coins du monde. Et peut importe où il se trouve, le Saint-Martinois trouve toujours chaussure à son pied.
Réalisation : Manuel Claudeville-Morell
Soussia - Maroc - (2017)
Miser sur des swells et sauter un avion en croisant les doigts pour que les vagues soient à la hauteur des forecasts : c'est le lot de tout surfeur pro. Se prendre des vents fait aussi - malheureusement - partie du jeu. William pensait scorer le swell de l'année en se rendant au Maroc en février 2017. Sauf que le swell en question ne s'est jamais vraiment pointé. Ce qui n'a pas empêché les spots du coin de marcher et se révéler plutôt fun, comme c'est souvent le cas. Une mission ratée ? Pas vraiment.
Réalisation : Yentl Touboul
Choose Your Way - Îles Canaries - (2016)
William Aliotti est resté occupé à l'hiver 2016. Invité au Quemao Class pour participer à la compétition sur le Pipeline canarien, le Carribéen a répondu présent et surtout n'a pas hésité à charger. L'occasion aussi de (re)découvrir le potentiel des vagues de Lanzarote sous l'œil et la caméra de Ginés Díaz.
Réalisation : Ginés Díaz et Adrian Rodriguez
You Only Tell The Truth In The Dark - Chili - (2016)
"On ne dit la vérité que dans le noir" est un court-métrage réalisé par Sébastien Zanella, qui se veut être "une illustration de la solitude, de l'introspection et de la poursuite des vagues loin des clichés habituels du surf". Avec une camionnette, quelques planches et un appareil photo, William et Sebastian se sont lancent dans un voyage d'exploration en solitaire le long des 3000 kilomètres des côtes chiliennes, traversant le désert poussiéreux de l'Atacama, les villes fantômes et les villages de pêcheurs de Santiago jusqu'à Arica.
Dans sa quête ultime de la chance, William a participé à l'Arica Pro 2016 et s'est retrouvé à le gagner dans des conditions de surf historiques, quittant l'Amérique du Sud avec sa toute première victoire à un contest international et avec 10 000 dollars en poche.
#Indonesia - Indonésie - (2015)
Nouvelle-Zélande, Fidji, Irlande, Maldives, Russie, Royaume-Uni (et bien sûr la France), le surfeur des Caraïbes a certainement ajouté quelques milliers de miles à sa carte de "Frequent Flyer" en 2015... Malgré la variété des destinations et le temps passé dans l'eau, il n'a pas pu résister à la régularité des vagues de Bali. Et voici ce qu'il a ramené comme souvenir.
Réalisation : Comptoir du Surf
The West Trip of Afrika - Sénégal - (2014)
Au début de l'été 2014, un swell a généré des bonnes vagues sur la côte ouest de l'Afrique, et plus particulièrement au Sénégal. Le temps de prendre un billet pour profiter de ces quelques jours de surf et William était en partance pour le littoral sénégalais : dépaysement total.
Indonesian Dreaming - Mentawaii (Indonésie) - (2013)
À l'automne 2013, le Carribéen découvre la perfection des îles Mentawaii au même moment où la meilleure houle de l'année frappe l'archipel indonésien. Pendant près de dix jours, William et son équipage vont scorer des vagues consistantes et repousser un peu plus leurs limites.
Réalisation : Volcom
Strange Brains -
"Ces dernières saisons, la vie de William, 19 ans, a été faite de contrastes. Après avoir grandi sur les vagues tropicales de Saint Martin dans les Caraïbes, William vit désormais une grande partie de l'année dans les Landes et surfe dans des conditions climatiques pas forcément des plus agréables pour un kid des îles. Bien lui en a pris car depuis, William Allioti ne cesse de progresser, de performer plus fort et d'affiner sa technique du barrel, lui que l'on connaît plus pour ses exploits aériens. Il vient récemment de remporter le Tahiti Nui Pro Junior sur le spot de Papara, de quoi bien lancer sa saison", racontait BeachBrother Magazine.
I Want To Rock - (2012)
"Quand William décide d'envoyer du rock, il ne fait pas les choses à moitié. En plus d'enchaîner les carves, les airs et les tubes avec une énergie et une maîtrise cinglantes, le Français montre aussi dans cet edit homemade qu'il a beaucoup d'humour. Quitte à être rock, autant l'être jusqu'au bout !", racontait Surf Session Magazine.
Voir ou revoir :
Filmographie : Kepa Acero
Filmographie : Vincent Duvignac
Filmographie : Lost in the Swell
Filmographie : Arthur Bourbon
Filmographie : Ian Fontaine
Filmographie : Léa Brassy
Filmographie : Damien Castera
Filmographie : Torren Martyn
Filmographie : Gaspard Larsonneur
Filmographie : Adrien Toyon
Filmographie : Lee-Ann Curren
Filmographie : Benjamin Sanchis
Filmographie : Tom et Nelson Cloarec
Photo à la une : ©Manuel Claudeville-Morell
