Waterman - Ils nous ont quittés en 2016

Hommage aux personnalités du monde du surf

- @oceansurfreport -

L’année 2016 a vu des grands noms du surf s’en aller, du champion australien Midget Farrely au pionnier français François Lartigau. Retour sur les personnalités qui nous ont quittés.

Brock Little (1967-2016)

Brock était un membre respecté de la communauté sur le North Shore. Il avait fait partie des plus jeunes à participer à l’Eddie Aikau : en 1986, il avait alors 19 ans, il y avait décroché une quatrième place. Un peu plus tard en 1990, il terminait second d’un Eddie Aikau qui s’était déroulé dans d’énormes conditions à Waimea Bay. Il avait durant sa carrière opéré en tant que cascadeur pour le cinéma et la télévision, faisant des apparitions dans “Transformers,” “Tonnerre sous les tropiques”, "Chasing Mavericks" ou encore “Die Hard 4”. 

De nombreux surfeurs lui ont rendu hommage cette année, à commencer par Kelly Slater : "Il était plus grand que la vie. Le monde tel que je le connais ne sera jamais plus le même. Je t’aime. Merci. Brock est décédé entouré de ses amis et sa famille ."

Robert Rohmann (1985-2016)

Surfeur floridien, fils du légendaire Bob Rohmann, Robert est mort en 2016 à l’âge de 30 ans d’une maladie rare touchant les poumons.

Avant que son HPTC (hypertension pulmonaire thromboembolique chronique) ne le condamne à finir ses jours à l’hopital, Robert Rohmann était un pêcheur et surfeur reconnu dans la communauté de Satellite Beach en Floride. Son père Bob avait remporté de nombreuses compétitions entre 70 et 80 et avait été introduit au Surfing Hall of Fame en 2010. Tous deux avaient remporté le National Kidney Foundation Pro-Am à plusieurs années d’intervalle. Kelly Slater, originaire de Floride, lui avait rendu hommage cette année lors d’une interview alors qu’il participait au Fiji Pro.

Midget Farrelly (1944-2016)

Patriarche du surf moderne en Australie et vainqueur des World Championships à San Diego en 1966, Midget Farrelly est décédé cette année d’un cancer de l’estomac. Farrelly était né en 1944 à Sydney et s’était mis au surf six ans plus tard. En 1962, à l’âge de 18 ans, il avait remporté le Makaha International et avait été accueilli comme un héros national à son retour en Australie. Jusqu’à la fin des années 60, il s’était imposé comme l’un des meilleurs surfeurs de sa génération, et avait fait des apparitions dans une dizaine de films de surf tels que The Young Wave Hunters (1964), To Ride a White Horse (1968), et Pacific Vibrations (1970).

Il avait également contribué à la création de l’International Surfing Federation.

Rory Parker (1980-2016)

Rory Parker était un personnage du North Shore. Surfeur courageux, prêt à jouer des poings lorsqu’il le fallait, il avait exercé une influence positive dans son quartier réputé difficile. Bien avant John John Florence, Rory avait posé les bases pour tous les kids qui voulaient charger à Pipeline. A l’âge de 13 ans, le goofy s’imposait déjà au line-up. "C’était lui le gosse qui surfait un solide Pipeline à 13 ans. Personne ne faisait ça.Il ne cherchait pas à prouver quoi que ce soit, il aimait juste surfer " confirme Dave Wassel.

Si vous étiez sur le North Shore dans les années 90, vous connaissiez la famille Parker. Leur maison sur la plage à Sunset Point juste au-dessus de Backyards servait de refuge aux jeunes talents de passage sur le Seven Mile Miracle à cette époque. Jamie O’Brien, Mark Healey, Marcus Hickman, Kahea Hart et Makua Rothman faisaient partie des réguliers.

La réputation de Rory, outre celle d’être un surfeur world class sponsorisé par SMP et Volcom, était d’être une machine de fitness. Il avait d’ailleurs ouvert une salle de gym juste à côté de la maison familiale, offrant un lieu d’entraînement pour un bon nombre de surfeurs et de jeunes locaux.

Rabbit Kekai (1920-2016)

Albert “Rabbit” Kekai, s’est éteint cette année : il avait 95 ans. Né en 1920, le jeune Rabbit a rapidement eu la réputation d’être un athlète aux dons exceptionnels, aussi rapide sur terre que techniquement doué à l’eau, non sans attirer l’intérêt de Duke Kahanamoku.

Toute sa vie il aura enchaîné les différents jobs sans jamais s’éloigner de l’océan. Après avoir servi dans la Navy durant la seconde guerre mondiale, il avait travaillé sur les chantiers puis était devenu docker à Honolulu. Durant toutes ces années, sa passion pour le surf ne l’a pas quitté. Jusqu’il y a peu, il travaillait encore à la sécurité sur la Triple Crown.

Son surf, bien loin de l’approche conservative des débuts, a largement influencé la pratique.

Larry Gordon (1939-2016)

Le shaper Larry Gordon, mort le 1er janvier 2016 à l’âge de 76 ans, était particulièrement apprécié. Originaire de Chicago, il avait ouvert avec son partenaire Floyd Smith son shop Gordon and Smith Surfboards à Pacific Beach. Et même si dans les premières années il s’occupait quasi exclusivement du shape, il avait finalement focalisé son attention sur la direction du shop. C’est d’ailleurs grâce à lui que l’atelier était parvenu à s’adapter à la révolution de la shortboard, un virage qui s’était avéré catastrophique pour d’autres shapers.

Les surfeurs voulaient rider pour lui, et les shapers voulaient signer sous le label G&S. Skip Frye, Barry Kanaiaupuni, Mark Richards, et Rusty Preisendorfer font partie des chanceux à avoir travaillé avec lui.

David "Woody" Wood (1964 -2016)

David Woody Wood fut le chef de la sécurité à la World Surf League durant deux décennies. Dans la vie des surfeurs de l’élite mondiale, en constant déplacement, il était devenu un repère, un point fixe sur lequel ils pouvaient compter. A 52 ans, Woody s’en est allé, salué par l’ensemble du Top 34.

François Lartigau (1949-2016)

Lui, son frère Jean-Marie et une poignée d’autres jeunes ont fait partie des premiers surfeurs sur la Côte Basque dans les années 60. Déjà à cette époque, rebelle, il caricaturait ses professeurs et ses amis grâce à son talent artistique. Très inspiré par Rick Griffin, il hérita alors du surnom "Murphy" qui ne le quittera pas. Du dessin au shape, il aborda toutes les techniques avec la même curiosité qui l’animait lors de ses nombreux voyages. Avant de partir il avait laissé un message aux surfeurs en forme de testament, une ode au partage et au respect : 

« Je ne voulais pas partir sans dire au revoir à tous les guerriers de ma tribu avec qui je partage les différentes magies de cet endroit. C’est un cadeau qu’il faut savoir partager. Pas toujours facile mais si tout le monde y met du sien, en montrant l’exemple vous pourrez y arriver, c’est comme dans la vie. Il faut apprendre à donner pour recevoir. Les anciens doivent montrer l’exemple aux jeunes et les jeunes doivent respecter les anciens. Prendre toutes les vagues ne sert à rien, en laisser aux autres est très important. Il faut apprendre à surveiller les plus faibles, garder un œil sur ceux qui peuvent être en difficulté, leur donner des conseils. Si quelqu’un perd sa planche il faut aller la chercher pour lui. [...]».

François Lartigau avait dédié sa vie au surf et à l'art.

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