WCT - J-Bay en question

Un spot (trop) dangereux ?

- @oceansurfreport -

En matière de requins, derrière les fantasmes, les images sensationnelles – et émouvantes il faut le dire – de cette finale à J-Bay et les « on-dit » qui circulent, il y a une référence : l’International Shark Attack File qui recense chaque année l’ensemble des attaques (mortelles ou non) par pays.  

Quid de l’Afrique du Sud ? Les dernières données qui datent de 2014 dénombrent seulement deux attaques dans les eaux sud-africaine, moitié moins que la moyenne de ces dix dernières années (environ 4.3 attaques par an). Ces chiffres fluctuent énormément sans que l’on puisse l’expliquer. En 2008 aucune attaque n’a été recensée en Afrique du Sud, puis l’année suivante on a pu en compter 4, suivi du double en 2010 avec 8 attaques. Il faut pourtant relativiser ces chiffres, car seulement trois personnes dans le monde sont décédées en 2014 suite à une attaque de requin (deux en Australie et une en Afrique du Sud). Un total très bas si l’on considère les millions de personnes à l’eau chaque année.

Quoi qu’il en soit la tendance à long terme des attaques mortelles est en baisse constante depuis près d’un siècle. L’Afrique du Sud n’échappe donc pas à la règle. Cela reste tout de même de notoriété internationale que les eaux sud-africaines sont infestées de squales. Ces animaux opèrent leur migration en longeant la côte du pays, ils ne sont d’ailleurs pas intéressés par les hommes mais plus dictés par les modèles de mouvement de l’espèce. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le pays est un pôle important de de recherche sur les requins.

Cape Town est réputé pour abriter des requins blancs, Durban des requins tigres et des requins bouledogues, et la côte de J-Bay… un mix de toutes ces espèces !

Etrangement, beaucoup de Sud-Africains s’accordent à dire que Jeffreys Bay est un des spots où l’on se sent plutôt en sécurité comme le confirme Kent Stannard, surfeur et spécialiste des grands requins blancs, au journal Sud-Africain The Age : "J-Bay est un spot sharky, mais ce n'est pas le pire. Peut-être s'y sent-on mieux qu'ailleurs en raison de sa forte fréquentation." Et aussi, il faut le reconnaître, à la droite world class qui s’offre à vous. Quand le spot fonctionne à la perfection, ils sont peu nombreux à penser aux ailerons.

J-Bay est un très long pointbreak qui peut se décomposer en plusieurs sections dont Supertubes où se déroule la compétition. Rapide, parfaite, creuse : on peut s’y coller un barrel qui peut offrir un ride d’un kilomètre ! Les statistiques ont beau être rassurantes, l’océan ne prévient pas. La dernière attaque recensée à J-Bay date de 2013. Le nageur Burgert van der Westhuizen avait été tué lors de sa sortie matinale par un requin blanc.

Heureusement pour le champion australien, l’histoire en a décidé autrement hier. Mais les events de la World Surf League ne seront peut-être plus jamais comme avant. Kieren Perrow, commissaire de la WSL a confié à l’Australian Associated Press que l’évènement « était une opportunité de réévaluer la sécurité des contests ». Quant à l’avenir de J-Bay sur le Tour, la discussion n’est pas pour tout de suite. L’Afrique de Sud n’est en effet par le seul stop du WCT à la réputation « sharky ».

En attendant Mick Fanning est déjà en route pour la Gold Coast où il retrouvera très vite ses proches. Il est encore impossible de savoir si le champion australien sera présent le 14 août prochain pour le début du Billabong Pro à Tahiti

Crédits photo © Aaron Chang

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