Interview - Rencontre avec Gautier Garanx

Un surfeur XXL

- @oceansurfreport -

A l’eau hier pour le réveil de Belharra, il y avait bien sûr Shane Dorian, Benjamin Sanchis, Jamie Mitchell, Peyo Lizarazu, Pilou Ducalme, Justine Dupont mais aussi le surfeur amateur Gautier Garanx. Dans cette interview exclusive pour Surf-Report, le surfeur bayonnais nous raconte sa journée d’hier, son gros wipeout du 22 décembre dernier et sa préparation. Gautier Garanx, un rider qui mérite d’être connu ! Les photos de son ride à Belharra le 22 décembre dernier sont sélectionnées pour le Billabong XXL, n’hésitez pas à les liker ici et ici.

OSR : Salut Gautier, Peux-tu te présenter aux internautes de Surf Report ?
Gautier Garanx : Je m’appelle Gautier Garanx alias Gatos / Gautis, j’ai 37 ans et je suis BAYONNAIS.

OSR : Depuis combien de temps surfes-tu ?
G.G : J’ai commencé le surf à l’âge de 12 ans à Anglet sur les plages de la Marinella et Corsaires. Puis, rapidement mordu par le virus à 14 ans, j’allais déjà dans les Landes pour surfer des vagues « peu connues » à l’époque avec quelques potes. Je me rappelle qu’en hiver on partait en combi de chez moi, les gens étaient morts de rire …

OSR : As-tu une préparation spéciale pour surfer du gros ?
G.G : Je suis une préparation physique toute l’année au Dragon Stadium à Anglet avec Fred Rado. Mais le surf reste primordial. S’il y a des vagues ou du surf, pas de salle ! Ces dernières semaines j’ai passé beaucoup plus de temps à l’eau que sur les machines. Le surf, quand il y a des vagues, reste pour moi la meilleure préparation physique.

OSR : Tu étais à Belharra hier matin peux-tu nous raconter ta journée ?
G.G : A notre arrivée au pic, on a vu tout le monde à la rame et donc personne en tow (c’est la règle). On a observé pendant 10 minutes quand une vague énorme est sortie de nulle part et a balayé tout le monde … Je pense que ce fût la vague la plus chère de Belharra : 2 SUP et 3 Guns cassés en deux. De là, nous sommes partis avec un autre équipage à Avalanche pour une session de 3 heures en tracté. Le hold-Up de la journée pour moi … Des vagues entre 5 et 7 mètres sur 300 mètres de long.

OSR : Peux-tu nous comparer les deux swells (celui du 22 décembre et du 7 janvier) ?
G.G : Pour moi, les deux swells ont cassé différemment à Belharra. Celui du 22 décembre dernier était pour moi plus beau, plus clean avec plus de mur. Le swell envoyé par Hercules, est passé dans la nuit. Hier, on a vu des vagues géantes casser sur tous les hauts fonds du Pays Basque. C’était incroyable ! Les premières séries sur Belharra étaient vraiment monstrueuses, les surfeurs à la rame ont fait quelque chose d’extraordinaire ! Se mettre à l’eau à la rame avec des sets de 20 mètres, ça reste hallucinant. Bravo au crew des étrangers mais aussi et surtout à notre chargeur local, Pilou Ducalme qui les a rejoint à la rame.

OSR : Il paraît que tu t'es pris quelques wipeout, alors ?
G.G : Belharra le 22 décembre. Après 40 minutes d’attente, Julien Molia me lance sur la deuxième vague de set. Une fois à mi pente, elle se met à creuser et je sais que c’est déjà trop tard pour faire un bottom et m’échapper de l’épaule. Je comprends alors, en bas de la vague, que la sanction va être sévère. La lèvre a vraiment jeté et le rebond de la mousse me recouvre une première fois. J’arrive à tenir sur mes jambes quand au final, une fois lancé la mousse m’avale… A partir de ce moment, je passe 20 secondes sous l’eau à me faire remuer dans tous les sens. Quand je remonte, enfin, sa grande sœur tombe 20 m devant moi. Pas de jet, seul et à l’impact zone ! Je comprends très vite que je me retrouve face à une mousse de 15 mètres que je vais prendre pleine poire … Les 5 secondes les plus longues de ma vie avant impact … La mousse m’a projeté avec une violence inouïe avant de m’envoyer au fond, vraiment au fond. A bout de souffle, quand la machine à laver s’est enfin arrêtée, j’avais mal au crâne et les oreilles en feu … J’ai dû faire 7 brasses vers la surface pour reprendre de l’air. Là, Julien Molia est venu me chercher au milieu de l’apocalypse avant qu’une troisième mousse ne m’achève. On a récupéré ma planche de tow détruite avec les dérives arrachées.

OSR : Est-ce que tu surfes du gros à la rame ? 
G.G : Bien sur que je surfe du gros à la rame et c’est la base ! Le Tow-In, on le garde pour les très grosses sessions à marée basse à Anglet quand on ne peut pas y aller à la rame. Ça ne représente que 20 sessions par an… Rien ne peut remplacer la pression du surf de gros à la rame. L’appréhension d’en prendre une sur la poire et le rush d’adrénaline que tu as au moment de ramer et te lever sur un gros mur d’eau à Guéthary ou à Avalanche. Enfin, rien ne peut remplacer l’ambiance du pic, entre potes où tout le monde rigole et raconte des histoires pour se rassurer en attendant la prochaine série.

OSR : Quel est ton quiver pour le surf de gros ?
G.G : Pour moi, avoir du bon matériel est primordial pour le surf de gros. Tu ne peux pas te permettre d’aller à l’eau avec une planche sur laquelle tu n’as pas confiance. J’ai une 10’2 HIC qui vient d’Hawaii. C’était l’ancienne planche de Hans Hedemann. Pour le reste Yann Kazandjian m’a shapé une 9’5 et une 8’6. Mes planches de Tow-In font 5’8 et 5’9. J’utilise également des chaussons faits sur mesure par Wetty en néoprène et latex. Ils sont incroyables et devenus indispensables pour moi. Je sens vraiment bien ma planche et j’ai une superbe accroche.

Remerciements à ma femme, Julien Molia et Wetty wetsuit.

Gautier Garanx, surfeur bayonnais, a deux photos sélectionnées au Billabong XXL, n’hésitez pas à liker ici et ici

Pour voir la session d'entrainement de Gautier Garanx, cliquez ici.

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