Interview - Carlos Burle nous parle de Nazaré

Une exlusivité Surf-Report

- @oceansurfreport -

Une semaine après avoir « peut être » surfé la plus grosse vague au monde, le Brésilien Carlos Burle nous raconte son aventure. Une exclusivité Surf-Report.

OSR : Peux-tu nous parler de la session du 28 octobre dernier à Nazaré ?

Carlos Burle : Le vent était encore incertain pour le lundi 28 octobre. Toutes les prévisions avaient prédit la plus grande houle de ces 10 dernières années. Personne n'avait assisté à une telle combinaison : tailles et périodes exceptionnelles au Portugal. Habituellement, la houle arrive en Europe avec des intervalles plus courts. J'étais vraiment impatient de vérifier les vents tôt ce matin-là, parce que c'était notre seul doute. Quand j'ai vu que les vents soufflaient du sud-est, je savais que nous allions scorer des vagues énormes. Nous avions une équipe de quatre surfeurs. Je suis le plus âgé et une sorte de mentor pour eux. Quand nous sommes arrivés au pic, où les vagues se brisaient, nous avons pu confirmer la taille de la houle. C'était énorme ! J’ai dit aux gars. " Ok les gars c'est parti ! Je veux m'assurer que tout le monde a une chance de surfer avant que les vents au large changent." Felipe " Gordo " Cesarano fut le premier à avoir une vague. Nous avons crié ! Alors que je conduisais le jetski j’ai pu sentir la puissance des vagues. Felipe a eu deux énormes vagues et il était heureux. J’ai donc demandé à Scooby s’il voulait surfer. Il a dit, « oh oui ! » Je l’ai remorqué jusqu’à la vague mais il a fini par perdre sa planche. Toutes les équipes ont pensé terminer la session. Les autorités ont envoyé un message radio en demandant à tout le monde de sortir de l’eau. J’ai donc demandé à Pedro Scooby de me donner une vague. Nous nous entraînons toute notre vie pour faire face à des vagues comme ça et je ne voulais pas rater cette opportunité. C’est à ce moment que LA vague est arrivée, juste au coin où l’océan prend toute sa puissance.

OSR : Que s’est il passé avec Maya Gabeira ?

Carlos Burle : Nous avons changé de partenaires et Maya est venu à mon jetski. Je leur ai dit que j’avais confiance en eux et en leurs capacités. Je voulais qu’ils soient en confiance. Un set énorme est arrivé avec une belle gauche monstrueuse qui ne demandait qu’à être surfé. J’ai dit « Maya … voici ta vague. » Je n’ai jamais vu une femme prendre une vague de cette taille. Elle a réussi a bien la gérer pendant une longue période avec de tomber. Ce qui c’est passé après était horrible. Je savais que je devais traverser le beach break, c’était un cauchemar avec l’ampleur de la houle, sa taille et sa puissance. Ce qui l’a sauvé, c’est le fait qu’elle s’entraîne très dur. Elle a réussi à faire face à toute cette série monstrueuse et à se rapprocher de la plage presque inconsciente mais vivante. J’ai réussi à me rapprocher d’elle pour qu’elle monte sur le jetski. Rapidement, j’ai réalisé qu’elle ne serait pas capable de le faire. Alors j’ai crié « attrape la corde ». A bout de force, elle a réussi à se saisir de la corde et nous nous sommes déplacés lentement vers la plage. Après la vague suivante, elle est apparue le visage flottant à la surface. Je me suis précipité sur elle pour qu’elle monte sur le jetski. Dieu merci nous avons pu rejoindre la rive à l’aide d’une bouée de sauvetage. C’était très difficile mais après l’avoir déposé à l’ambulance je savais que je devais retourner à l’eau pour Pedro Scooby et Felipe « Gordo » Cesarano. Je voulais voir si tout était OK !

OSR : Qu’as-tu ressenti quand tu as surfé cette magnifique vague ?

Carlos Burle : La vague était si grande et puissante que je pensais seulement à surfer sur le pic, tenir ma vitesse et mon équilibre. C’était comme si j’étais dans un rêve. Je n’ai jamais rien vu de tel avant. Je me suis positionné de manière à surfer la plus haute et la plus puissante partie de la vague, proche des rochers où le courant te repousse en permanence aux extrémités de la droite.

OSR : Qu’est ce que Nazaré à de plus que les autres spots ?

Carlos Burle : La combinaison de plusieurs éléments comme la hauteur et la puissance de la vague qui se brise très près de la falaise et un beach break super dangereux. Ce n’est peut être pas la meilleure vague à surfer. Mais c’est certainement une vague pour tenter les records du monde.

 

Propos recueillis par Romuald Pliquet

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