Environnement - Le surf est-il écolo ?

Une pratique vraiment eco-friendly ?

- @oceansurfreport -

Les surfeurs ont toujours montré un intérêt particulier pour l’environnement et on associe souvent le surf à une étiquette écologique, tout simplement car ce sport d’eau est indissociable de l’Océan. Pourtant c’est un sport loin d‘être écologiquement exemplaire de part les matériaux utilisés pour le pratiquer : planches, wax, combinaisons. Mais nous verrons que certaines marques mettent tout en œuvre pour trouver des solutions durables et moins polluantes pour remédier à ce problème.

Une pratique pas vraiment éco-friendly ...

Quand l’hiver revient, il y a deux écoles chez les surfeurs : ceux qui affrontent le froid grâce à leur équipement (combinaison, gants, chaussons, cagoule) et ceux qui préfèrent partir à l’autre bout du monde à la recherche de plages désertes et de vagues parfaites. Eh oui, pour pouvoir surfer en maillot pendant l’hiver, la seule chose à faire est de voyager dans des pays exotiques. Mais niveau écologie, combien pèse ce genre de voyages ? Entre avion et location de 4*4 pour trouver le spot parfait, l’impact écologique s’accentue très rapidement. Un paradoxe pour les surfeurs, qui sont par définition profondément liés à l’environnement.

Penchons nous également sur les accessoires qui sont pris par le surfeur pour vivre un trip agréable. Commençons par la planche, élément INDISPENSABLE à chaque pratiquant. 400.000 planches de surf seraient fabriquées chaque année. Mais de quoi est composée votre board ? D’un pain de mousse coulé dans de la résine sur laquelle on colle de la fibre de verre : des matériaux toxiques et dangereux qui parcourent la moitié de la planète pour arriver à bon port et qui ne sont pas recyclables. En plus des conséquences néfastes sur l’environnement, les shapers inhalent des poussières fines qui sont réellement dangereuses et qui peuvent en cas d’exposition prolongée entraîner des maladies respiratoires. Les combinaisons et accessoires tels que les chaussons, gants et cagoules sont un pur dérivé du pétrole et à 100% non recyclable.

Et la wax alors ? La plupart d’entre elles sont composées de produits issus de la pétrochimie avec la paraffine que l’on obtient grâce à du pétrole brut : pas vraiment eco-friendly comme le prétendent de nombreux fabricants qui affirment que leurs produits sont plus vertueux et écologiques qu’avant. Certaines alternatives prennent cependant une place de plus en plus importante sur le marché notamment le soja présenté comme une solution miracle.

Pour finir, quelle est la dernière chose indispensable quand il y a du soleil ? La crème bien sûr ! Le surfeur est très exposé aux rayons du soleil notamment à cause de la réverbération de l’eau et le rideur se voit dans l’obligation de s’enduire de crème solaire. Mais saviez-vous que celle-ci à des effets dévastateurs sur les fonds marins ? Heureusement que certains laboratoires ont trouvé des alternatives pour remédier à ce « fléau du corail » comme le qualifient les australiens.

... Mais des solutions alternatives existent

Bonne nouvelle cependant, certaines marques ont conscience de l’impact du sport sur l’écologie et ont décidé de trouver des alternatives qui auront des effets moins importants sur l’environnement.

Nous vous parlions de l’effet néfaste de la fabrication des planches. Ce que nous n’avons pas précisé c’est que certaines sociétés se sont mises sur la voie du vert ! Un atelier ultra-moderne conçu spécialement pour répondre aux exigences d’un shape moins nocif pour l’environnement et la santé a vu le jour récemment à Anglet. Le Lab NOTOX est unique en son genre puisque tout est pensé pour offrir un univers de production respectueux de l’environnement. Le tout pour arriver à la fabrication d’une planche éco-friendly commercialisée sous le label Green-One. Mais alors, la technologie green one c’est quoi ? C’est un pain PSE contenants 100% de matière recyclée, une résine époxy haute performance bio-sourcée et 100% française, une stratification sous vide pour plus de légèreté, de résistance et de dynamique, un « sourcing » localisé pour un meilleur bilan carbone. Mais Notox n’est pas la seule marque « green » : Ecomoana fabrique des planches de surf “vertes” que l’on doit à un certain Gunther Doll. Des boards fabriquées en expanded polystyrene ou EPS, plus recyclable et plus résistant que le polystyrène traditionnel. La marque utilise aussi de la fibre de lin, le tout tenu en place par de la résine à 50% bio à base de soja, de mais et de sucre. Vous l’aurez compris à travers ces deux exemples de marques “écolos” qu’il est possible de respecter l’environnement tout en fabriquant une belle planche.

En ce qui concerne le néoprène, des solutions alternatives ou du moins plus vertes ont également été mises en place. Yulex et Patagonia ont annoncé une collaboration pour la mise sur le marché dune combinaison à 40% de néoprène et 60% en Yulex, un caoutchouc fabriqué avec des plantes, première alternative au néoprène qui est issu du guayule, une plante cultivée au Mexique et aux États-Unis, qui nécessite très peu d'eau. Elle utilise peu ou pas de pesticides et offre donc un processus de culture très propre. Cependant, l’innovation ne concerne que les hommes pour le moment, laissant de coté les surfeuses souvent sur la touche quand il s’agit d’innovation. Un point auquel les deux sociétés comptent remédier rapidement pour instaurer ce système vert à tous.

La wax aussi pourrait devenir un produit entièrement vert et écolo. GreenFix, un producteur français de Bidart, propose des pains composés d’ingrédients 100% naturels (cires, huiles, colophane) et donc totalement biodégradables qui ne dégagent aucun élément toxique lors de ce processus. 

Pour finir, la crème solaire fait aussi l’objet de nombreuses recherches pour ne pas affecter le paysage des fonds marins. EVOA, la nouvelle marque 100% naturelle présente dans la plupart des compétitions de surf a fait son petit effet. Ainsi, la gamme de crèmes solaires est pour le moment la seule dont la neutralité sur le milieu marin et en zone corallienne a été prouvée scientifiquement.

Alors que le surf touche environ 20 millions de surfeurs et que « l’industrie du surf » continue de se développer, la société commence à se tourner vers une pratique plus propre de ce sport d’eau. Quand il s’agit d’écologie les surfeurs sont souvent pointilleux et de maniére générale respectueux de l’environnement dans lequel ils évoluent. Maintenant que les solutions sont trouvées, à chacun de faire un effort pour adopter un esprit plus écolo

Sources :
www.sur-la-plage.com
www.lemonde.fr
www.surf-prévention.fr

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