La Mairie de Saint-Pierre-Quiberon et l'association France Hydrodiversité travaillent depuis deux ans à un projet environnemental d'envergure : la création d'une réserve de vagues. En cause, la préservation de l'hydrodiversité.
Comme le surfeur-explorateur Erwan Simon l'explique dans une vidéo dédiée à ce sujet, "chaque vague a sa propre identité" et si le terme de biodiversité inclut la
variété des espèces végétales et animales, le concept n'inclut pas les
vagues. En ce sens, l'hydrodiversité vient donc compléter la notion de
biodiversité.
"Il y a une énorme diversité de vagues à travers le monde et notamment en France" explique t-il. En effet, la France (avec ses territoires et départements d'outre-mer) représente la deuxième plus grande aire maritime au monde, et bénéficie de vagues partout sur la planète, d'où une diversité océanique très riche.
© Balthazar_lvr
Les vagues sont des monuments naturels qui oxygènent et dynamisent les océans. Des pays comme le Pérou, la Nouvelle-Zélande ou encore l'Australie ont déjà mis des législations en place pour préserver leurs propres vagues. Ce mois-ci en Baja California (Mexique), le gouverneur a par exemple signé l'ouverture d'un nouveau parc naturel qui inclut dans son périmètre la vague de San Miguel, située à l'embouchure de la rivière du même nom. Selon Grégoire Touron, chercheur à l'université de Portsmouth, "la France a un devoir de protéger son hydrodiversité", et ce projet d'intérêt social, écologique et économique va donc en ce sens.
La zone à protéger
Selon Erwan Simon, l'orientation géographique de Quiberon est favorable à capter la plupart des houles de l'Atlantique nord, tandis que ses fonds sous-marins sont très bien dessinés pour distribuer des bancs de sable entre les falaises.
Une réserve de vagues implique la protection de la vague dans sa forme d'origine : on ne peut ni la détruire ni l'altérer. Des vagues - comme celle de Mundaka - ont déjà disparues dû à un pompage de sable, à la création d'une digue ou au détournement d'une rivière. En revanche on peut surfer dans la réserve, et jouir des atouts de l'océan ! Ce projet n'a pas d'impact visible pour les usagers. S'il ne change rien pour
les surfeurs et non-surfeurs, il engage les autorités à protéger les
vagues en question.
Dans un passé proche, un projet de dragage du sable pour une cimenterie était prévue proche du spot, ce qui aurait pu l'altérer fortement. Toujours selon le surfeur, "la question se pose également concernant l'impact de projets d'éoliennes sur la propagation de la houle". Le projet a donc du sens dès aujourd'hui !
À propos de l'association Hydrodiversité
France Hydrodiversité est une association loi 1901 créée par Fred Habasque, Grégoire Touron et Erwan Simon. Elle a pour objectif de promouvoir le concept de l'Hydrodiversité et de défendre cette dernière. En sa qualité de surfeur-explorateur, Erwan Simon a pu discuter avec
nombre de scientifiques et faire le point sur ses explorations passées,
réalisant ainsi "l'exceptionnelle Hydrodiversité française". "Je pense
qu'elle est la plus remarquable au monde" nous confit-il.
L'idée est donc de créer des Réserves de Vagues. Le projet de la côte Sauvage de Quiberon servira donc de projet "pilote" pour d'autres réserves en France et en Outre-mer. En tant que Breton, il a paru naturel à Erwan de commencer par chez lui. La mairie de Saint-Pierre-Quiberon s'est montrée favorable à soutenir ce projet.
Le but de l'association est également d'éduquer les plus jeunes et le public sur la protection de l'Hydrodiversité, mais également sur le danger des vagues. En effet, bien qu'attirant, le spot de la Côte Sauvage est avant tout un endroit dangereux, où les vagues sont réservées aux surfeurs expérimentés. Certains surfeurs y ont déjà disparu, et il s'agit d'un spot avant tout réservé aux connaisseurs.
Le but de l'association est également d'éduquer les plus jeunes et le public sur la protection de l'Hydrodiversité, mais également sur le danger des vagues. En effet, bien qu'attirant, le spot de la Côte Sauvage est avant tout un endroit dangereux, où les vagues sont réservées aux surfeurs expérimentés. Certains surfeurs y ont déjà disparu, et il s'agit d'un spot avant tout réservé aux connaisseurs.
Retrouvez l'explication du projet en vidéo juste ici :
À terme, ce projet pourrait être
un accélérateur à la sélection de la région dans les nominations de
l'association Save The Wave, en charge des World Surfing Reserve. "C'est possiblement l'étape suivante"
nous explique Erwan. Il en existe dix à ce jour, réparties entre sept
pays dans le monde, dont une seule en Europe : Ericeira au Portugal.
Les deux entités créatrices invitent
également à la participation du public dans la construction du projet.
Le but est de recueillir l'avis et les idées des usagers, surfeurs ou
non surfeurs. Pour ce faire, ils sont joignable sur les réseaux sociaux
(Facebook et Instagram @hydrodiversite) ou directement en contactant la
mairie de Saint-Pierre-Quiberon.
Photo à la une : © Aurelien Courtet
> Lire ou relire : Les réserves mondiales de surf en cinq questions
Mots clés : reserve, erwan simon, quiberon | Ce contenu a été lu 15846 fois.