Solitaire, boussole à la main, chapeau sur la tête, perdu au milieu d'une dense forêt tropicale. Dans l'imaginaire commun, l'explorateur est un aventurier. Mais si on vous dit qu'une des plus belles découvertes de vague s'est faite depuis un bureau, devant un ordinateur. C'est la folle histoire de Skeleton Bay. Ce spot mondialement admiré et qui serait resté méconnu sans cette nouvelle génération d'explorateur 2.0.
Nous sommes en 2008, on ne dit pas WSL mais ASP. Mick Fanning finira la saison avec son premier titre de champion du monde. Au même moment, dans les bureaux de Surfing Magazine, une idée nait : le "Google Earth Challenge". Le but : mettre en compétition les internautes pour révéler la "meilleure vague jamais découverte" de la planète. Sans le savoir, ce concours s'apprêtait à mettre la main sur l'une des meilleures gauches de la planète.
Brian Gable, développeur de logiciel à Laguna Niguel au nord de San Clemente, est bien décidé à gagner. À la clé : une expédition ''grandeur nature'' aux côtés de surfeurs pros, photographes et filmmakers, à l'endroit convoité. Déterminé, le Californien créé un dossier intitulé ''google_win'' et part en exploration 2.0. Des côtes du Chili, aux îles perdues du Pacifique Sud, il ratisse le globe depuis son ordinateur en tirant parti du logiciel qui permet d'explorer le monde grâce à des images satellite. Et après plus de 50 heures de recherches, à force d'étudier l'impact des swells et de remplir des tableaux Excel, l'Eldorado se dessine enfin. Il se trouverait quelque part en Afrique de l'Ouest, au sud de la Namibie. "Je me suis concentré sur l'étude du pays, le terrain et la bathymétrie, la vie marine et les conditions météorologiques", révèlera-t-il
Grand gagnant du concours, il s'envole vers la Namibie avec une équipe d'assoiffés de vagues. "Je n'arrive pas à croire que je vois cet endroit dans la vraie vie", s'exclame Brian Gable en arrivant sur le spot. La suite, on la connait. La découverte de ce qui serait ''la gauche la plus longue du monde'' déroulant sur plus de 300m et offrant des barrels ultra-profonds de plus d'1min30 ! Face à ce tube parfait, Cory Lopez est le premier à s'y aventurer et conférera le surnom de "Corey's Left" au spot namibien. Quand la vidéo sort sur internet, c'est l'énorme buzz.
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