XXL - Mission Mavericks pour Ian Walsh et Kai Lenny

Un voyage de dernière minute guidé par les prévisions et l'instinct des big waves riders.

- @oceansurfreport -

Le mois de novembre commençait fort pour les amateurs de grosses vagues à Hawaii : dès le 2 novembre, Kai Lenny et Ian Walsh ont eu le loisir de surfer Jaws pour la première fois de la saison.

Une semaine plus tard, au regard des conditions, une idée germe dans l'esprit de ce dernier. L'instinct forgé par l'expérience du chargeur de 38 ans l'a poussé à préférer Mavericks aux vagues de son archipel et notamment Jaws : “Les prévisions de la semaine entière ont l'air vraiment bonnes, avec un vent favorable et une grosse houle. Il semble que ce swell aura bien plus d'énergie en Californie plutôt qu'à Hawaii. Il est plus orienté vers l'est que vers le sud. Toute son énergie ne sera pas poussée vers Hawaii mais vers le Nord de la Californie."



Après avoir décidé de "mettre toute leur énergie" vers la géante californienne, les deux chargeurs hawaïens ont préparé leur boardbag pour se rendre à l'aéroport. En attendant l'embarquement, Ian et Kai imaginent le déroulement de la journée du lendemain, et tombent d'accord sur une session à la rame. 

L'avion décolle direction la Californie. Mais avant de goûter à l'eau salée du sud de San Francisco, les deux hawaïens sont rattrapés par la situation sanitaire actuelle. Il leur est précisé que pour rentrer sur leur île, ils devront réaliser un test PCR datant de moins de 72 heures avant leur vol. Ian ironise : “Voyager n'a jamais été aussi dur. On vient juste d'atterrir et on nous demande de réfléchir sur la manière dont on va rentrer à Maui. Alors qu'on ne sait même pas si on va survivre à Mavericks.” 



Cette petite pointe d'humour du chargeur est teintée d'une part de vérité. Ian Walsh est un personnage reconnu chez les big waves riders. Toutefois, il a connu une fin de session difficile sur le spot californien en mars dernier. Au moment de se lancer sur la dernière vague de sa journée, le surfeur hawaïen a chuté, se faisant heurté par la lèvre. L'Hawaïen perd sa lucidité et commence à voir double. Trois vagues plus tard, un jet ski parvient à l'extirper de la zone d'impact.

Ce n'est pas parce que les rides sur des vagues XXL se popularisent et s'accumulent qu'il faut banaliser la performance. Le niveau d'engagement qu'un surfeur met dans une session à la rame à Mavericks reste en effet très élevé, en permanence.



Le cap n'est pas encore mis vers Half Moon Bay. Les deux surfeurs doivent d'abord réaliser des tests PCR pour avoir la garantie de pouvoir rentrer à Hawaii. Sur place, un petit coup de coton tige dans le nez, quelques blagues sur l'eau froide et les requins ainsi qu'un test négatif en poche. Une escale au drive d'un fast food plus tard, les surfeurs atteignent enfin leur hôtel. Avant de gagner leurs chambres, Ian et Kai préparent leur matos pour le lendemain... sur un parking. Peut être un peu roots pour les préparatifs d'une session sur une vague comme Mavericks, mais voilà tout le charme des trips de dernière minute. 



Les hawaïens se rendent sur le port avant le lever du jour. On sent que l'adrénaline monte quand les anecdotes sur la vague ressortent. Le bateau démarre et se dirige vers le point d'impact. Désormais, il n'y a plus d'embûche sur le chemin, si ce n'est la pente raide et la mousse puissante de Mavericks. Kai et Ian découvrent la géante sous un jour inédit.

Habitués à surfer ce spot dans une eau froide au milieu du brouillard, ils ont pu profiter du soleil et d'une eau presque chaude pour le spot toute la journée. Les chargeurs enchaînent les gros rides. Bien que la plupart soit parfaitement maîtrisés, Mavericks conserve sa réputation. Sur l'une de ses vagues, Ian dévale la pente puis perd son équilibre. Le surfeur n'arrive pas à se redresser, finit sa course dans l'eau et commence à déguster. Heureusement, il remontera finalement sur le bateau indemne. 



Le lendemain, le périple s'achève et il est temps pour eux de regagner Maui. Après deux jours guidés seulement par ce que les conditions annonçaient, à braver les restrictions sanitaires et le manque d'organisation, les deux chargeurs n'ont pas été déçus, loin de là. Les conditions disaient vrai. Mavericks sous un soleil plus qu'inhabituel s'est transformé durant toute une journée en l'arène qui fait tant frémir tous les chasseurs de gros de la planète. 

Julen Bordachar 
- Vidéo par Mark Chambers - 
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