À force de jouer avec le feu pour assouvir son manque permanent d'adrénaline et de dopamine, Mark Mathews a fini par se brûler. La première fois, c'était à Jaws au nord de l'île de Maui (Hawaii), à l'hiver 2015. Avant le lancement officiel du Peahi Challenge, l'Australien se teste en partant sur une bombe. Ralenti par le vent au moment du take-off, Mark se retrouve rapidement dans une situation critique, sans pouvoir suivre le déferlement de la vague. Dans l'obligation de faire un tout droit, il s'éjecte et percute la surface de l'eau à pleine vitesse. Son épaule droite se disloque.
À force de repousser les limites du possible, il s'était sans doute habitué à la notion de danger. Peut-être trop. La seconde piqûre de rappel, survenue quelques mois après son retour à l'eau, fût sans appel. C'était le 25 octobre 2016 lors d'une session tractée sur un slab australien. Trop à l'intérieur au lors d'un démarrage, Mark saute de sa planche et plonge la tête la première, heurte le fond et se fracture le tibia. Hélitreuillé vers l'hôpital dans une situation critique, il part directement au bloc opératoire. À Stab Magazine, Mark confiait : "À une heure près, je perdais ma jambe."
Ces expériences malheureuses ont forgé le caractère de Mark Mathews et fait évoluer sa relation avec la peur. Son histoire inspirante, il a décidé de la partager avec les autres. Aujourd'hui, c'est le conférencier que toutes les entreprises américaines s'arrache. Google, Sony, MasterCard : ces multinationales ont fait appel au surfeur australien pour évoquer les notions de crainte, de stress et de résilience auprès de leurs employés. Avec "The Other Side of Fear", un documentaire qui retrace son histoire personnelle et prône sa philosophie de lutte contre la peur, Mark s'adresse à un public beaucoup plus large. "Prendre conscience que la vie peut toujours être bien pire que ce qu'elle est, c'est un outil précieux", raconte-t-il.
Réalisation : Red Bull TV
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