La semaine dernière, nous découvrions que 480 000 litres de pétroles s'étaient déversé dans l'océan Pacifique. La zone touchée par ces événements s'étendait alors d'Huntington Beach à Newport Beach. En une semaine de nouvelles informations permettent de mieux comprendre la situation.
Des répercussions environnementales notables
Cette marée noire est une catastrophe écologique majeure pour la vie sous-marine environnante des plages du sud de Los Angeles. En effet, les plages d'Huntington Beach et de Newport Beach ne sont pas seulement connues pour le surf, mais également pour les sites de plongée qu'elles abritent. La faune et la flore locale y forment un écosystème aussi diversifié que fragile.
Les premières victimes de cet incident sont les oiseaux. Le pétrole présent dans l'eau se mêle à leur plumage, les empêchant de s'envoler. Des dizaines de volatiles ont été retrouvés morts, échoués sur le sable. Les forces d'interventions sur place œuvrent depuis plusieurs jours afin de prendre en charge les oiseaux affichant des traces de pétrole sur leur plumage pour les nettoyer et leur apporter les soins nécessaires. Malheureusement, ce sont loin d'être les seules espèces subissant cette marée noire. Des dauphins, des baleines, des loups de mer et des centaines d'autres espèces habitent ces eaux désormais souillées. Les conséquences sur leur santé pourraient être dramatiques, et la sonnette d'alarme a été déclenchée pour tenter assainir la qualité de l'eau dans les plus brefs délais.
Les conditions maritimes sont également des acteurs dans l'évolution de la situation. En raison du sens du vent et de la houle, les tâches de pétrole semblent se diriger vers le sud et pourraient atteindre les côtes de San Diego. Bien que cette migration puisse avoir des répercussions néfastes, l'augmentation de la puissance du vent et des vagues aiderait à la dispersion du pétrole dans l'eau. Les conséquences de ce phénomène empêcherait le mouvement du liquide déversé jusqu'au rivage.
Une hypothèse sur les causes de cet incident
Les raisons de l'écoulement de l'huile stockée dans l'oléoduc s'éclaircissent depuis quelques jours. L'U.S Coast Guard en collaboration avec l'Amplify Energy Corporation (l'entreprise responsable du pipe qui a cédé) ont investigué sur la cause de cette catastrophe. Une brèche de 33 centimètres a été découverte. Toutefois, une autre donnée plus étonnante a été relevée : la partie de l'oléoduc endommagée a été traînée sur plus de 30 mètres. Après réflexion, le dirigeant de la compagnie pétrolière a donc indiqué que la cause de cet incident pourrait être due à l'ancre d'un bateau.
L'étude du sol sous-marin sur la zone de l'accident apporte également des informations sur la temporalité des événements. En se fiant aux analyses de la flore présente sur les traces laissées par le mouvement de l'oléoduc, les résultats montrent qu'il aurait été déplacé il y a déjà quelques mois, voir il y a un an. Au-delà du fait que cette information met en lumière le manque de sécurité entourant l'entretien de ces infrastructures, les autorités compétentes se penchent sur les trajets des bateaux aux alentours.
Ces recherches sont poussées par une volonté de comprendre ce qui a pu pousser un bloc de béton long de plus de 1,2 kilomètres sur une distance aussi grande. L'erreur humaine d'un conducteur de bateau n'est pas écartée, mais l'impact des violentes tempêtes de janvier dernier est aussi prise en considération.
Réouverture des plages de la surf city
Depuis une semaine, les décisions quant à la gestion des plages du sud de Los Angeles ont bien évolué. Fermées dans un premier temps, puis partiellement ouvertes avec un accès à l'eau toujours interdit, les mairies d'Huntington Beach et de Newport Beach ont communiqué hier pour annoncer la réouverture totale de leurs plages.
Depuis ce lundi matin 6h, toutes les plages sont accessibles librement. Les tests de qualité de l'eau ont montré que le niveau de toxine était suffisamment bas pour assurer la sécurité des baigneurs. Ces contrôles continueront d'être effectué deux fois par semaine sur une durée minimum de deux semaines. Bien que la Surf City USA va pouvoir reprendre forme, la pratique de la pêche reste proscrite.
Une possible prise de conscience collective sur le danger de ces oléoducs
Cet accident écologique majeur a toutefois un aspect positif. Face au désastre engendré durant ces derniers jours, une prise de conscience prend forme autour des dangers potentiels entourant l'utilisation d'oléoducs.
Et cette volonté de remettre en question l'utilisation d'oléoducs n'est pas récente. Marqués par une marée noire similaire dans les années 60, des habitants californiens s'étaient déjà réunis afin de dénoncer les risques environnementaux que ce type d'activité sous-entend. La Californie compte 23 oléoducs au large de ses côtes, que le mouvement écologique avait pointé du doigt pour leur mauvais entretien.
Cet éveil quant aux dangers encourus par le forage en mer et le transport de liquides aussi dévastateurs au centre de la biodiversité sous-marine semble s'étendre au-delà du cercle militant. Le Gouverneur de Californie, Gavin Newsom, a ainsi exprimé son souhait de délaisser l'utilisation de cette énergie fossile. "Nous devons grandir et sortir de cette dépendance" a t-il statué.
Des solutions sont d'ores et déjà mises sur la table. Le service d'administration du Président Joe Biden étudie notamment les manières permettant de démanteler ces réseaux d'oléoducs. Toutefois, cette piste pourrait être plus coûteuse écologiquement et financièrement. Une autre hypothèse suggère d'abandonner définitivement l'utilisation de ces réseaux et de laisser la nature reprendre ses droits. Au fil du temps, ils pourraient même aider à la formation de récifs sous-marins.
Par Julen Bordachar
> Lire ou relire : Marée noire en Californie - Un désastre écologique irréversible
Mots clés : marée noire, los angeles, californie, huntington beach, newport beach, environnement, pétrole, amplify energy corporation | Ce contenu a été lu 2844 fois.