John John Florence n'a pas encore la certitude de pouvoir participer au
Pipe Masters en décembre prochain mais s'entraîne dur pour être là, a-t-il déclaré lors d'une
interview réalisée par la World Surf League la semaine dernière :
"Ma participation dépend bien sûr de mon genou. En sautant la case opération il est plus difficile de prédire quand je pourrai être à 100% à nouveau. Et je ne reviendrai pas tant que je ne serai pas à 100%. Même à 80% il y a trop de risque que je me blesse à nouveau. Et surtout, je ne veux pas avoir à hésiter, je veux pouvoir prendre autant de vitesse que je le souhaite, me prendre la lèvre sur la tête, et être confiant sur le fait que je peux surfer à mon niveau. C'est comme ça sur le CT, impossible de revenir si l'on n'est pas à son meilleur niveau, tout le monde est bien trop talentueux. Je travaille dur pour revenir, et j'ai vraiment hâte de retrouver la compétition."
John John, victorieux lors du Pipe Masters 2017
© WSL / Damien Poullenot
Après deux années de domination sur le World Tour, le
double champion du monde John John Florence avait débuté sa saison 2018 avec une approche un peu différente des autres années, essayant d'être plus détendu pour profiter de chaque série. Mais cela n'avait pas payé. Malgré son talent, John John n'avait pas réussi pas à obtenir les résultats qui l'avaient amené jusqu'ici.
Et après sa défaite dans les premiers tours du Corona Bali Protected, le surfeur de 25 ans s'était blessé au genou lors d'une session freesurf. Une blessure qui allait le forcer à se retirer du CT cette année, sans date précise de retour. "Quand les médecins de la WSL m'ont ausculté, ils ont pensé à une rupture du ligament croisé antérieur, sans vraiment savoir à quel point c'était grave" poursuit-il. "J'ai fait quelques IRM à Bali, mais c'était toujours vague. Je suis donc revenu à Hawaii pour avoir une confirmation du diagnostic : rupture partielle du ligament. Tous les médecins à qui j'ai parlé à ce moment-là ont montré une réticence à opérer et j'ai eu l'impression moi-même que ça allait faire plus de mal que bien. Je récupère donc depuis sans avoir à subir d'opération. J'ai de bonnes sensations aujourd'hui. Je n'ai pas de mal à marcher, mais je suis toujours un peu raide en position basse donc il me reste encore un peu de chemin à parcourir avant de pouvoir surfer."
Durant cette période loin du World Tour, l'hawaïen ne se tourne pas les pouces terminant par exemple second de la
course de rame Molokai 2 Oahu. Entre le paddleboard et la voile, John John revient à
l'essentiel et en profite pour se consacrer aux activités qui lui manquaient : "
Avec la voile et la rame, on passe son temps à lire les vagues et le plan d'eau. On apprend tellement sur la manière de manoeuvrer sur l'océan, on n'est pas juste à attendre au line-up qu'une vague arrive, il faut bouger en même temps que les ondes. J'ai l'impression de comprendre bien plus l'océan et son fonctionnement grâce à ça, c'est évident que je vais pouvoir l'appliquer au surf lorsque je serai à nouveau sur une planche."C'est donc avec beaucoup de philosophie que le champion du monde aborde cette période de vie. Comme d'autres surfeurs blessés avant lui, il en profite pour réévaluer ses exigences et son état d'esprit : "C'est une belle expérience de vie, et finalement ça m'aide à regarder les choses avec une autre perspective. Quand on est dans la compétition, il n'y a qu'un objectif qui vous occupe l'esprit et ça rend parfois perméable à d'autres idées. Cette blessure m'a permis de ralentir et d'identifier ce qui marchait ou pas pour moi, et ce qui fonctionnait pour les autres que je pourrais essayer d'adopter."