Ahmed Erraji connu sous le pseudo " Hijo del Mar" est un bodysurfeur marocain de grosses vagues .Il vit pleinement sa passion et il défend ardemment les valeurs du bodysurf et de l'aventure. Surfreport Maroc l'a interviewé pour vous après cette session phénoménale aux îles Canaries.
Bonjour Ahmed C'est magnifique ce spot, c'est ou ? tu te jette à l'eau seul ou accompagné ?
C'est un endroit très magique situé dans les îles Canaries. Je ne peux pas dire le nom du spot. Il faut respecter « les locaux » et les habitants de ce lieu.
Dans l'eau, la plupart du temps je suis seul, mais avant d'entrer j'appelle toujours le "112" pour les avertir et m'identifier avec un lycra rouge au cas où quelqu'un appelle les secours par erreur.
Peux tu nous décrire la difficulté de prendre des vagues pareilles avec la rame ?
Ce spot est un "Outer reef" qui se situe à 1 kilomètre de la côte. Le courant est au rendez-vous tout au long du trajet au pic. Après il faut se placer à l'endroit exact où la vague atteint sa hauteur maximale, tout ça à la rame et l'exercice est rendu d'autant plus difficile par la vitesse de la vague. C'est vraiment difficile de décrire quand cette vague est en face de toi. C'est comme une montagne qui se dirige vers toi. C'est énorme, massif et rapide. Il n'y a rien qui l'arrête ou la freine, Il faut ramer le plus rapidement possible .En cas de doute ou de wipeout, le risque est double : la noyade ou heurter le récif. C'est un vrai challenge.
Quelles sont tes prochains challenges ?
Tant que je suis en vie, mon esprit est toujours prêt à pousser les limites. mais sans essayer de chercher un record. Je vais continuer à bodysurfer de grosses vagues parce que je me sens vivant, mais je ne le ferai jamais de compétition.
Je sais que l'ancienne vision du monde n'est plus valable, mais je vis intensément cette folie. Pourquoi choisir un numéro ? Le premier ou le cinquième du monde... je m'en fous carrément, ça ne m'importe pas.
Je ne suis ni meilleur ni pire que personne. je suis parfait comme je suis, et je me laisse emporter rien que pour mes sentiments pour la nature. En d'autres termes, je ne veux pas être un autre numéro sur le tableau d'une industrie dans laquelle je ne crois pas. LA VAGUE C´EST LA MER, nous avons déjà suffisamment usé de la planète.
Vidéo par: Ana garcia olivero instagram @anagarcialasanta